Pologne, du nationalisme vers une nouvelle vision européenne

Par Maria Haros

Alors que la relation franco-polonaise a subi un très fort refroidissement, Varsovie accueille le président Erdogan connu par sa brutalité envers les dirigeants européens et se dit favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.
Une déclaration ambiguë, étant donné que la Pologne voit de façon négative la progression de l’islamisation en l’Europe. La première ministre a même déclaré suite à cela, que la Pologne a refusé d’accueillir des migrants sur le sol national, où les musulmans sont pratiquement absents.
Confrontée à la vision européenne adoptée par l’Allemagne et la France, la Pologne cherche à jouer désormais un rôle de leader sur la scène européenne occupée depuis longtemps par les représentants français et allemands.
Même si les réformes judiciaires polonaises suscitent l’indignation publique et internationale, la position de Varsovie relative aux migrants – notamment musulmans – est partagée par une large partie de la population comme en témoignent les soutiens électoraux des opposants aux migrants. Cette volonté farouche de ne pas les accueillir est la même qu’en République Tchèque, qu’en Hongrie, qu’en Slovaquie et qu’en Autriche. Cette même tendance est justifiée compte tenu du nombre croissant d’attaques terroristes impliquant des migrants partout en Europe.  «On reproche à la Pologne ou aux Tchèques de ne pas vouloir d’immigrés : nous n’avons pas d’attentat, parce que nous n’avons pas d’immigrés sur notre sol, parce que les mosquées ne se construisent pas à tous les coins de rue comme chez vous, et parce que ceux que nous autorisons à venir se fondent dans la masse ou sont vite rappelés à l’ordre. Une attitude normale pour n’importe quel Etat fort», témoigne un Polonais.
Bien que la politique conservatrice polonaise visant à défendre ses intérêts nationaux mérite le respect, une question se pose: si la Pologne refuse de tenir ses engagements et que l’Europe ne change pas ses règles, qui donc assumera son fardeau? La Grèce, par exemple, était un des pays les plus débordés par l’afflux de migrants en 2015. Reste à imaginer ce qui se passera en cas d’augmentation de leur nombre.
Au lieu de sanctionner les pays qui se protègent contre le terrorisme, il vaudrait mieux emboîter leurs pas.

Il est grand temps, sans doute, que l’Europe révise sa politique migratoire.

Maria Haros

Références: https://www.reuters.com/article/us-poland-turkey-eu/polish-president-duda-says-hopes-turkey-will-join-eu-idUSKBN1CM1PN https://www.breizh-info.com/2017/07/06/73400/de-migrants-pologne-on-ne-veut-vivre-chaos-racial-lequel-vivez

2 commentaires

  1. Posté par Claire le

    Il est très bien que la Pologne et le V4 ne veuillent pas de musulmans et de migrants d’où qu’ils viennent, mais il faudrait être logique en ce cas et ne pas faire rentrer les 80 millions de musulmans turcs dans l’UE!

  2. Posté par miranda le

    Bizarre autant qu etrange.
    Varsovie entendait se protéger de l invasion musulmane et encourage l entree de la turquie
    Dans l Europe.
    De qui se moque t on.

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