Elections allemandes – Quelle coalition pour Angela Merkel ?

Michel Garroté
Politologue, blogueur

AfD-1

   
Michel Garroté  --  Le parti de la chancelière allemande, l'Union chrétienne démocrate (CDU), alliée à l'Union chrétienne sociale en Bavière (CSU), s'est tassée, dans les sondages à 36% (extraits adaptés et remaniés ; voir lien vers source en bas de page) : pour obtenir la majorité au Bundestag, Angela Merkel doit s'allier à d'autres partis [actuellement le gouvernement allemand est une coalition CDU-CSU-SPD]. Mais la création des alliances va moins de soi que lors des précédentes élections. D'autant qu'il faut prendre en compte un paramètre non négligeable : l'AfD (droite patriotique) qui a su remonter dans les intentions de vote en fin de campagne.
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Dans la dernière ligne droite avant l'élection, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), créditée de 11% des intentions de vote (les Verts de 7% et la FDP 9%.), a en effet intensifié sa campagne et s'érige contre l'immigration et les musulmans. Dans un long réquisitoire contre l'islam, Alexander Gauland, l'une des deux têtes de l'AfD, a ainsi dénoncé, lundi 18 septembre 2017, "le terrorisme qui a ses racines dans le Coran".
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"La propagation de l'islam en Europe, et l'islamisation croissante de l'Allemagne sont devenues un défi pour l'Etat, l'ordre social, l'identité culturelle et la paix dans notre pays", a-t-il ajouté, attaquant la décision de la chancelière allemande d'ouvrir les frontières à 1,3 million de musulmans en 2015. Sa co-tête de liste, Alice Weidel, a ensuite jugé qu'à force d'immigration et de laxisme judiciaire, "l'espace public est devenu un espace à risque. L'Allemagne est devenue un refuge pour les criminels et les terroristes du monde entier", a-t-elle ajouté.
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L'AfD surfe sur la crise migratoire et l'aspect sécuritaire. Les Allemands sont désorientés, incertains et insatisfaits. Pour eux, le thème majeur qu'est la crise des réfugiés, a été escamoté par la politique. En outre, un sentiment diffus de malaise croît dans le pays. Malgré sa réussite économique, l'Allemagne est vue comme un pays à l'abandon, avec des écoles et des autoroutes défoncées, des zones de non droit et des injustices sociales.
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L'AfD, qui devrait occuper la troisième place au Bundestag, rassemble un électorat divers et des abstentionnistes. Le parti a su fédérer un melting pot d'anti-islam, d'opposants à l'immigration, d'eurosceptiques, et, plus largement, de déçus des grands partis et de la politique de coalition d'Angela Merkel. Si Angela Merkel est assurée d'être reconduite pour un quatrième mandat, celle-ci ne pourra cependant pas gouverner seule et devra s'allier à d'autres partis. Mais la chancelière refuse mordicus une coalition avec l'AfD ainsi qu'avec l'extrême-gauche radicale Die Linke.
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Il reste à la chancelière deux ou trois possibilités. S'associer aux Verts (Die Grünen), aux libéraux du FDP (Parti libéral-démocrate) ou aux deux, ce qui lui permettrait de neutraliser l'AfD. Une autre option s'offre aussi à Angela Merkel pour obtenir la majorité au Bundestag : une coalition avec le SPD (sociaux-démocrates) dirigé par [le gauchisant] Martin Schulz, et, actuelle coalition au pouvoir. Mais le SPD hésite à servir une nouvelle fois de supplétif à Merkel.
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Certes le SPD met son point d'honneur à appliquer la formule "le pays avant le parti", mais sa stagnation dans les sondages pourrait l'inciter à s'offrir une cure d'opposition. En outre, le SPD, qui enregistre 22% des intentions de vote, peine à séduire les électeurs. D'autre part, cette alliance droite-gauche, à la tête de l'Allemagne depuis huit années, reste de moins en moins plébiscitée par l'opinion allemande (fin des extraits adaptés et remaniés ; voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté pour LesObservateurs.ch, 22.9.2017
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Source :
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http://www.huffingtonpost.fr/2017/09/22/elections-en-allemagne-pour-angela-merkel-le-casse-tete-de-la-bonne-coalition-face-a-la-montee-de-lextreme-droite_a_23214503/?utm_hp_ref=fr-homepage
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4 commentaires

  1. Posté par Leu le

    Lu dans RTL.fr cette semaine – donc bravo Mme Merkel
    Le pourcentage de la population sous le seuil de pauvreté, fixé à 60% du revenu médian, a considérablement augmenté de 54% depuis 2005. Chez les travailleurs, le nombre de pauvres a doublé en dix ans et celui des actifs cumulant deux emplois a bondi de 80%. Quant aux retraités pauvres, une hausse (30%) a également été constatée sur dix ans.

  2. Posté par Bussy le

    « Malgré sa réussite économique »….. avec des salaires tellement bas que les travailleurs allemands sont pour la plupart des working poors, et le patronnat en redemandant par une importation massive d’esclaves à 6 ou 7 euros de l’heure, est-ce vraiment une réussite économique ?
    Et les bien-pensants de gauche sont-ils éclairés de voir cette Merkel en « Femme de l’année »….
    Si c’est pas des guerres civiles suivies de guerres tribales qui se préparent, c’est des révolutions, et sans les mangeurs de caviar de gauche bien sûr !

  3. Posté par Claire le

    Merkel est prête à toutes les compromissions pour garder le pouvoir, et elle va le garder puisque tous les médias mondialistes et immigrationnistes soutiennent les dirigeants islamo-collabos qui nous détruisent. CF ce qui s’est passé en France avec l’élimination programmée de Fillon afin d’ouvrir la voie à Macron. Face à MLP, surtout aussi mauvaise, n’importe quel candidat aurait été élu.
    L’AfD a des personnalités remarquables à sa tête, comme Alice Weidel, mais la reductio ad hitlerum est largement aussi forte qu’en France, dans un pays qui porte toujours la culpabilité de la shoah.
    Tout cela est désespérant.

  4. Posté par Dupond le

    Elle va encore faire du mal a son pays …..mais ceux qui vont s’allier a ses délires risquent de le payer tres cher a l’avenir ( nous avons vu en France ce qu’est devenu le front républicain ….en voulant éliminer le FN l’ LRPS s’est désintégré )

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