Les cinq principes fondamentaux d’un droit libéral sur les armes

Les cinq principes fondamentaux d’un droit libéral sur les armes

La défense de nos armes dépasse le simple but de conserver un confort, que ce soit pour tirer, chasser ou collectionner. En réalité, quand nous parlons de nos libertés, nous parlons de la liberté. Un membre de proTELL, Renato Cettuzzi, a réfléchi sur ce thème et voici ses 5 principes fondamentaux d’un droit libéral sur les armes.

 

Renato Cettuzzi, Dr. sc. tech. EPFZ, lic. jur. de l'Université de Zurich, a étudié le génie chimique à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), où il a obtenu son doctorat. Il a ensuite obtenu son diplôme de droit à l’Université de Zurich. Alors même qu’il finissait ses études, il a été nommé directeur du Bureau de la sécurité de l’EPFZ. Poste qu’il a occupé pendant plus de 12 ans, jusqu’à ce qu’il déménage au Tessin pour des raisons familiales. En tant que chef du Bureau de la sécurité, Cettuzzi était responsable de tous les aspects de la sécurité, comme les recherches sur les causes d’accidents dans l’industrie, l’élimination des déchets toxiques et radioactifs et la mise en commun de projets de laboratoires biologiques de haute sécurité. Il était aussi chargé de tâches concernant la sécurité de la propriété et des personnes. Comme plusieurs de ses collaborateurs, il portait une arme à feu pendant le travail et en partie pendant les loisirs. Bien que Cettuzzi soit reconnu au niveau cantonal comme collectionneur et soit tireur, il n’a pas de thème de collection défini et ne participe pas à des compétitions de tir reconnues au niveau international. La directive européenne le mettrait donc en difficulté, comme tant d’autres. Dans son essai «Les cinq principes fondamentaux d’un droit libéral sur les armes», il définit les conditions de base pour une législation sur les armes libérales. La lecture de ces principes nous fait comprendre qu’ils s’appliquent aussi bien aux droits de tous les citoyens d’un Etat libéral... et qu’ils faut donc les défendre, indépendamment de la question du droit des armes qui nous occupe particulièrement. Sa vision va bien au-delà.

Préambule

Au fil des ans, une conception de plus en plus élitiste de la politique de l’État, largement teintée par une idéologie de gauche, a relégué les citoyens libres au rang de sujets tout en les forçant à devenir membres d’une société collectiviste. L’une des conséquences de cette vision du monde est l’affaiblissement progressif de l’armée et le désarmement tout aussi insidieux de la population civile. Les présents principes pour un droit libéral sur les armes se veulent la base de la restauration d’un élément fondamental de l’État démocratique.

  1. Liberté

Un État qui se veut libéral et démocratique doit prendre en compte le risque de la liberté de ses citoyens. L’État doit partir du principe que ses citoyens se comportent légalement et sans surveillance étatique, et qu’ils respectent les droits des leurs concitoyens. Dans le cas contraire, nous aurions affaire à un état policier dictatorial. Pour les citoyens qui ne veulent pas se conformer à ces règles de conduite, le Code pénal doit être appliqué avec toute la rigueur nécessaire, sans que le juge chargé de fixer la peine soit guidé par une vision candide et idéalisée du monde - tout en ignorant les droits des victimes. Le principe de la liberté n’est pas compatible avec une obligation de se justifier lors de l’achat, la possession ou même le port d’armes et de munitions.

  1. Responsabilité

La responsabilité est la base indispensable de la vraie liberté. Sans responsabilité il n’y a pas de liberté, mais tout au plus une illusion. La responsabilité ne se limite pas aux situations d’urgence, elle doit être vécue au quotidien. Un citoyen armé et responsable prouve qu’il est prêt à s’engager pour la sécurité de son voisin, même si cela peut l’amener à risquer sa propre vie. Cette responsabilité signifie aussi qu’il s’engage à manipuler et -si nécessaire- utiliser ses armes avec prudence et respect.

  1. Égalité

Chaque être humain est différent. Les humains se distinguent par leur personnalité, nuance qui n’existe pas chez les animaux. Notre capacité d’assurer une défense efficace dans une situation d’urgence, de résister à la force et à la violence d’un agresseur sont souvent insuffisantes. C’est particulièrement vrai pour les femmes et les personnes handicapées. Sans armes, elles sont livrées à la violence de leurs agresseurs et leur incapacité à se défendre constitue une motivation supplémentaire pour les criminels, qui ne rechignent pas à profiter de cette situation de faiblesse.

  1. Solidarité

La solidarité peut inciter à protéger les droits d’autrui avec la même vigueur et la même force que pour défendre nos propres droits. Une personne qui ne se sent pas obligée d’utiliser son potentiel pour aider un être humain dans le besoin, n’est pas un membre à part entière d’une société civile. L’état doit encourager la solidarité entre les citoyens et ne pas les pénaliser en interdisant le port de moyens de défense efficaces contre une attaque illégale.

  1. Patriotisme

La Patrie est le pays que nous aimons, où nous sommes pour la plupart nés, qui nous donne nos langues, nos traditions et la culture qui nous permettent de développer notre personnalité en toute liberté. Mais l’amour de la Patrie ne peut pas être authentique si l’on n’est pas prêt à la défendre contre des attaques illégitimes, le cas échéant, au péril de sa vie. La présence d’une quantité suffisante d’armes et de munitions au sein de la population1), couplée à une bonne maîtrise de leurs manipulations et utilisation constituent les éléments fondamentaux d’une défense nationale valable, dont l’efficacité va bien au-delà d’une armée professionnelle2).

 

1) Au début de la Seconde Guerre mondiale, la population britannique avait été presque entièrement désarmée par le Gouvernement. En prévision d’une invasion par les Nazis, les USA durent organiser des collectes d’armes légères de toute sortes et les expédier en Angleterre afin d’armer les forces de défense territoriales.

2) En 1513, Niccolò Machiavelli écrivait dans son chef-d’oeuvre Il Principe, que les Suisses étaient «armatissimi e liberissimi» («très armés et très libres») et mettait en garde contre les armées de mercenaires qui n’apportaient avec elles que désolation et malheur.

Renato Cettuzzi, mai 2017

 

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